Résumé
L’une des œuvres typiques de Tsuruya Namboku IV, plus communément appelée « Yotsuya Kaidan », se déroule comme un conte de fantômes autour de deux soeurs, Oiwa et Osode, filles de Yotsuya Samon (un samouraï sans maître qui avait appartenu au clan Enya). L’histoire est basée principalement sur les actions méchantes et cruelles de Tamiya Iemon, le mari d’Oiwa.
La scène « Moto no Iemon rotaku » (La maison de Iemon) dans laquelle le visage d’Oiwa est détruit par le poison préparé par Ito Kihe, qui souhaite que son mari Iemon épouse sa petite-fille, et dans laquelle Oiwa meurt en maudissant Iemon, est particulièrement célèbre.
Après cela, le fantôme d’Oiwa tourmente Iemon dans diverses scènes et Oiwa conduit la mère d’Iemon et d’autres personnes liées à Iemon à leur mort, l’une après l’autre. Finalement, Iemon est tué par Sato Yomoshichi, le mari d'Osode.
Iemon est décrit comme un nimaime (rôle d'un bel homme au visage peint en blanc), bien qu'il soit un homme pervers qui a tué à la fois Yotsuya Samon ainsi que Kobotoke Kohei qui avait été embauché comme serviteurs et qui est également impliqué dans le complot du meurtre d’Oiwa. Le personnage d’Iemon est également connu comme un rôle typique appelé iroaku (bel homme méchant).
De plus, parce que le contexte de ce travail est « Kanadehon Chushingura » (Le trésor des 47 loyaux serviteurs), il a un lien avec le monde de « Kanadehon Chushingura ». Iemon et Yotsuya Samon, père d’Oiwa, sont tous deux décrits comme étant des Ronins, samouraïs sans maître, qui étaient employés par l’ancien clan Enya.
Moment important 1
Dans la scène « Moto no Iemon Rotaku », le poison a gravement défiguré le visage d’Oiwa. Elle se noircit les dents avec du ohaguro (dents noires) et lisse ses cheveux. Au cours de cette séquence déchirante, chaque fois que Oiwa passe le peigne dans sa chevelure, des poignées de cheveux tombent au fur et à mesure que la musique geza (accompagnement musical sur scène et effets sonores) est jouée. La musique exprime ses sentiments amers et son profond chagrin après la trahison d'Iemon. Cette scène appelée « kamisuki » est le point fort de cette pièce.
Moment important 2
Cette mise en scène utilise divers mécanismes conçus pour montrer qu’Oiwa qui est devenue un fantôme. Le mécanisme de scène appelé toitagaeshi est utilisé dans la scène « Ombobori » (Fossé de l'homme mort). Une porte en bois flotte devant Iemon qui pêche dans le fossé d'Ombobori. Le cadavre de Kohei, assassiné par Iemon, et le cadavre d'Oiwa sont cloués à l'avant et à l'arrière de la porte. Le mécanisme permet à un seul acteur de représenter les deux cadavres. Les costumes des deux personnages sont fixés à l'avant et à l'arrière de la porte et un trou est fait dans la porte afin que seul le visage de l'acteur soit visible. De ce fait, un changement instantané des rôles peut être effectué lorsque la porte est retournée. De nombreux autres mécanismes, tels que le chochin-nuke dans lequel le fantôme d'Oiwa apparaît d'un chochin allumé (lanterne en papier) et le butsudan-gaeshi, l’action d’entraîner quelqu'un dans un autel bouddhiste, sont utilisés dans la scène « Hebiyama anjitsu » (L’ermitage Hebiyama à Honjo).
Moment important 3
À la fin de la scène « Ombobori », Iemon, Naosuke Gombei et Yomoshichi tâtonnent silencieusement dans le noir, essayant de s'agripper l’un à l’autre. Au cours de l’action, Naosuke ramasse un message que Yomoshichi laisse tomber, alors qu’un râteau à anguilles que Naosuke a apporté finit entre les mains de Yomoshichi.
Ce type distinctif de scène de Kabuki, dans lequel des acteurs tâtonnent dans le noir, est connu sous le nom de danmari.